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Un virement à effectuer ou des espèces à retirer ?
Préparez-vous à vous justifier auprès de votre banque !
Après avoir été soupçonnées de faciliter le blanchiment d’argent entrainant par la même un durcissement de la régulation, les banques répercutent la responsabilité sur leurs clients.

De plus en plus nombreux sont ceux confrontés à des refus de leur banque d’effectuer certaines opérations et les exemples ne manquent pas : celui souhaitant retirer 50,000 shekels pour s’offrir une nouvelle auto et à qui l’on demande copie du contrat d’achat ou encore celui souhaitant effectuer un virement en faveur de sa fille pour l’aider à payer son loyer et auquel son banquier lui demande le motif d’un tel virement ainsi que les justificatifs y étant afférents.
Et les exemples ne manquent pas : semble que la tendance s’est accentuée depuis 2016. Les banques sont devenues de plus en plus exigeantes et invasives dans leur soif d’informations sur leurs clients avec des exigences parfois discutables quant à la provenance des fonds ou encore le but d’une transaction bancaire, rendant la gestion de son compte bancaire de plus en plus difficile.

La raison de ces difficultés ? Un durcissement de la régulation aussi bien en Israël qu’à l’étranger en matière de responsabilité des banques quant à la vérification des opérations bancaires effectuées par leurs clients et la lutte contre le blanchiment d’argent.
Cette tendance est par ailleurs exacerbée par le fait que plusieurs des grandes banques israéliennes, à l’instar des banques Leumi, Hapoalim et Mizrahi-Tefahot sont actuellement sous le coup d’enquêtes menées à leur encontre dans le cadre d’affaires d’évasions fiscales de certains de leurs clients.
Les banques sont notamment suspectées d’avoir mis en place des montages permettant ces-dernières.

Maître SALOUKI, avocat spécialisé dans les questions bancaires explique que “certains directeurs de banques ont été impliqués dans ces affaires, et s’il y a bien une chose qu’un banquier déteste encore plus que de perdre de l’argent c’est d’être impliqué personnellement dans des affaires liées à des opérations bancaires qu’il a exécuté ; cela se ressent d’ailleurs dans les rapports des clients avec leurs banquiers qui sont devenus beaucoup plus tendus, ces-derniers n’hésitant pas à menacer de clore le compte bancaire ou encore refusant de l’ouvrir”.

Toutefois, la position des banques n’est pas aisée.
De fait, elles sont coincées entre les exigences et contraintes des administrations fiscales étrangères ainsi que le mécontentement de leurs clients ne comprenant pas que leur soit demandé de se justifier sur chaque mouvement.
Mais la situation est encore plus dramatique pour les entreprises dont les clients sont étrangers.
Ces-derniers lorsqu’ils effectuent un paiement en faveur de l’entreprise israélienne doivent en plus justifier de la provenance des fonds, créant ainsi un malaise entre l’entreprise israélienne et son client étranger.

Les israéliens ayant vécu à l’étranger, mais également les nouveaux immigrants, doivent également montrer patte blanche avant de pouvoir rapatrier leurs économies avec au menu questions, formulaires et justificatifs à produire…

Il n’est pas rare que des plaintes soient déposées à la BCI – Banque Centrale d’Israël – … qui estime que “le prix que paient les clients suite aux vérifications qui sont imposées aux banques est très lourd !” confesse d’ailleurs Hadva BAR, Gouverneur de la BCI.
Pour elle, “un sommet réunissant les différents régulateurs s’impose afin de pouvoir rééquilibrer la situation et définir des instructions précises, car à ce jour, chaque banque fixe ses propres règles en matière de vérification”.

Et SALOUKI de conclure “les règles devraient bientôt changer et être claires pour tous. En attendant, il faut que les clients des banques prennent sur eux, coopèrent avec les banques. En cas de refus de coopérer, il faut garder à l’esprit que la banque peut décider de clore le compte. De fait, dans les cas les plus extrêmes il est possible de se tourner vers un Conseil juridique ou encore vers la BCI, bien que cette dernière soit peu encline à trancher en faveur des clients”.

Ynet

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