financiers

BOURSES
Les marchés financiers viennent de connaitre un épisode baissier, assez intense, après plusieurs mois d’euphorie boursière. Une sorte de piqure de rappel. Comme nous l’évoquions dans notre dernier mensuel des marchés : bien que les fondamentaux généraux soient au beau fixe, une correction n’était pas exclue, au vu de la valorisation excessive des indices américains. Elle était même salutaire afin d’éviter le risque potentiel de formation d’une bulle.

Wall Street a donc fini par céder. Après avoir résisté à une Fed plus « hawkish », à un Trump imprévisible et à une géopolitique chaotique, qui auraient dû réveiller la volatilité, Wall-Street a finalement dévoilé son talon d’Achille : l’inflation. Alors que les grands économistes s’inquiétaient de cette inflation qui tardait à se manifester, malgré la croissance généralisée, il a fallu qu’elle se profile à nouveau pour déconcerter les investisseurs, qui ont cédé à l’affolement. C’est une configuration qu’ils ne connaissent plus depuis des années.

L’élément déclencheur a été la publication du rapport mensuel sur l’emploi américain, particulièrement bon, notamment du côté des hausses de salaires. Or, l’inflation salariale est scrutée par la Fed comme la cause la plus durable de reprise de l’inflation.

Un constat qui pourrait inciter la Réserve fédérale américaine à accélérer ses hausses de taux en 2018. Mais, jusqu’à fin janvier, les investisseurs avaient supposé qu’il n’y aurait pas plus de trois hausses de taux cette année, voire même, que la Fed pourrait ne faire que deux ajustements. Les hausses de salaires ont ébranlé cette présomption, avec en prime le potentiel d’une quatrième hausse de taux, ce qui change complètement la donne et qui pourrait pousser le taux d’emprunt américain à dix ans, à 3% à court terme.

Celui-ci évoluait autour de 2,4 % en début d’année et s’est envolé jusqu’à 2,9%.

Face aux craintes générées par les tensions sur les taux, les investisseurs ont préféré se retirer des actifs risqués, comme les actions. Si les marchés actions réagissent aussi négativement à la hausse des taux d’emprunt, c’est tout simplement parce-que des taux plus élevés, signifient qu’emprunter devient plus cher. Ce « mini krach » a donc sonné le glas de l’argent facile et de l’endettement excessif.

Le Vix (indice de la « peur ») qui mesure la volatilité sur les marchés américains, est passé, durant la récente correction, de 12 à 50 !

Un mini-krach américain qui a eu un effet domino sur toutes les autres places financières.

Les bons indicateurs en Europe n’ont pas réussi à faire contrepoids, cette nervosité s’est aussi propagée sur les marchés européens.

Si les marchés US s’en sortent, finalement, plutôt bien, avec un Dow Jones à +2,02% depuis le début de l’année, un S&P 500 à +2,15% et un Nasdaq au-dessus de 4%, l’Europe encaisse le coup et redevient négative malgré un bon mois de janvier : Cac (-0,58%), EuroStoxx (-2,20%), Dax (-3,60%). Malgré tout, rien de dramatique et certainement pas une inversion de tendance, d’ailleurs le marché s’est stabilisé et les taux se sont détendus, en même temps que s’éloignait le sentiment de risque. Après avoir encaissé le coup du retour de l’inflation, les investisseurs ont repris leurs esprits et se sont de nouveau intéressés à la qualité des résultats d’entreprise, qui signent leur meilleure saison depuis 2009.

En définitive, ce mouvement général de correction, bien que brusque, est plutôt analysé comme sain. Côté américain, le changement d’allure était nécessaire et il faut savoir relativiser, c’est un repli que les investisseurs attendaient depuis longtemps. On est loin du scénario de récession qu’on a pu connaitre auparavant, en 2008 ou 2011. On est au contraire dans une configuration où les économies renouent avec la croissance. Les fondamentaux macro-économiques sont bons (de part et d’autre de l’Atlantique) et les profits des entreprises continuent de progresser.

Les Banque centrales ne peuvent donc plus justifier ‘’l’argent facile’’, elles sont contraintes de revenir à des niveaux de taux d’intérêt plus classiques. Alors oui, cela suppose des dettes plus lourdes pour les États, mais avec des économies qui progressent, cela devrait être logiquement supportable. C’est la période de transition qui est difficile. Et nous sommes précisément en train de la vivre.

 

DOLLAR
Le mouvement de baisse qui frappe le dollar, depuis quelques mois, a connu des signes d’apaisement suite à la récente correction des marchés. Bénéficiant, à nouveau, de son statut de valeur refuge, le billet vert a pu tirer profit du décrochage des bourses. Mais depuis quelques jours, la tendance générale de la devise américaine a repris le chemin de la baisse.

La détente sur les taux longs a permis aux indices boursiers de retrouver le moral, le dollar a, donc, abandonné sa fonction de protection, ce qui a permis à l’euro de revenir sur ses hauts niveaux, au-dessus des 1,24.

Théoriquement, la perspective de plusieurs hausses des taux aux États-Unis devrait favoriser la monnaie américaine, la hausse des taux rendant le dollar plus rémunérateur et donc plus attractif pour les investisseurs. Par conséquent d’où vient ce sentiment négatif envers le dollar ? Cette tendance est tout simplement entretenue par la perspective de la réforme fiscale de Trump, qui risque d’augmenter encore plus la dette américaine (déjà colossale) et creuser d’autant plus le déficit budgétaire US. Cette expectative l’emporte sur les fondamentaux et les récentes bonnes statistiques du côté de l’économie américaine.

Un autre aspect pourrait aussi justifier cette nouvelle baisse du dollar : la crainte d’un retour plus rapide de l’inflation. Certains investisseurs s’inquiètent, en effet, que ce retour de l’inflation puisse avoir un impact sur l’économie réelle.

 

PÉTROLE
Depuis le début du mois, les prix du baril ont connu quelques coups de pression, obéissant à un sentiment de déprime assez généralisé sur l’ensemble des marchés. Le mouvement de baisse récent sur les actions ayant influencé la baisse du pétrole.

L’autre élément déclenchant est venu de la production américaine de pétrole qui s’est récemment accélérée, alors qu’elle semblait montrer une certaine discipline ces derniers mois.

La capacité des producteurs de pétrole de schiste à relancer leurs exploitations a surpris les marchés. Les industriels américains, rassurés par les hauts niveaux de prix actuels, en ont profité pour mettre en activité de nouveaux forages.

Mais comme on l’a plusieurs fois évoqué, c’est un comportement dont les effets peuvent être contre-productifs. Une trop forte hausse de la production US pourrait annuler l’impact des mesures de l’Opep et donc faire repartir les cours dans une tendance baissière. Or, on sait que ces producteurs de schiste ont beaucoup investi et sont fortement endettés, ça n’est donc pas dans leur intérêt d’inonder le marché et provoquer un nouveau scénario baissier sur le brut.

Ce nouvel épisode haussier dans la production américaine de pétrole a alimenté la spéculation baissière autour du baril, alors même que les grands pays producteurs déploient tous les efforts pour rééquilibrer le marché.

L’Opep et d’autres grands producteurs, dont la Russie, ont récemment scellé un nouvel accord pour limiter leur production respective jusqu’à la fin de l’année, ce qui avait fait grimper les prix du baril, mais la production américaine risque de les empêcher de décoller.

Néanmoins ils n’ont pas cédé à l’alarmisme ambiant et ont, au contraire, tenté d’éteindre l’incendie, en évoquant même la possibilité d’un accord « pérenne » pour soutenir les prix dans une optique de long terme. Une volonté de fond qui a été saluée par les marchés et qui a permis au prix du baril de rebondir respectivement à 65$(Brent) et 62$(WTI). Ce mouvement haussier a été accentué par la faiblesse du dollar. Rappelons que la monnaie américaine est la principale devise de négoce sur le pétrole.

 

GOLD
La récente bourrasque sur les marchés financiers a pu profiter au métal fin qui a retrouvé sa fonction première de valeur refuge. Depuis le début de l’année l’or a pris +3,5% (à 1350 $). La baisse du dollar ces derniers jours a encouragé, encore un peu plus, ce récent mouvement acheteur.

En principe la tension récente sur les taux est un élément qui devrait jouer contre le métal jaune, dont par définition le rendement est nul. Mais dans les faits, on constate que l’or reste, quoi qu’il arrive, la valeur pansement dès qu’il y a des inquiétudes qui se manifestent sur les actions, c’est historique.

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