financiers

Mois après mois, l’évidence d’une croissance mondiale solide et synchronisée s’impose. Toutes les régions du monde participent à cet élan : États-Unis, Chine, Europe, ce qui crée un environnement sur des marchés financiers globalement positif pour les actions.

Aux États-Unis, la saison de publication des résultats des entreprises au troisième trimestre a globalement délivré de bonnes surprises, ce qui confirme la tendance macro-économique. Les ouragans qui ont frappé les États-Unis n’ont pas balayé le dynamisme de la croissance américaine, comme on aurait pu s’y attendre. Le PIB est ressorti à 3% en rythme annualisé. Cette performance se fait dans un contexte de retour au quasi plein-emploi avec un taux de chômage de 4,2 %. Ce qui devrait encourager la Réserve fédérale à relever son principal taux directeur une troisième fois en décembre.

A Wall Street, les valorisations, toujours très élevées, sont entretenues par des résultats d’entreprises excellents. D’autant que les marchés continuent à miser sur la réforme fiscale de Trump et l’impact qu’elle produirait sur le bénéfice des entreprises. Les espoirs d’un accord sur la fiscalité, d’ici la fin de l’année, se sont d’ailleurs accrus suite au vote du budget au Sénat, qui a adopté une clause permettant d’augmenter la dette des États-Unis de 1 500 milliards sur dix ans, ce qui laisse des marges de manœuvres pour baisser les impôts. Le taux d’impôt sur les sociétés serait ramené de 35% à 20%, si la réforme était approuvée.

La recomposition de la Fed avec la nomination de Jerome Powell à la place de Janet Yellen devrait assurer la continuité de la politique monétaire actuelle. Une politique équilibrée, ni trop restrictive, ni trop laxiste, qui devrait, en plus, se traduire par un biais plus favorable du côté de la déréglementation financière, thème auquel Powell est favorable. Ce contexte a largement soutenu le dollar en octobre.

En Europe, les marchés actions ont été portés par des résultats trimestriels de bonne qualité. Le PIB de la zone euro a continué sur sa bonne tendance, avec 2,5% en rythme annualisé, redonnant du souffle à la zone. Une tendance qui devrait logiquement se poursuivre les prochains mois. Cette croissance pourrait, pourtant, être potentiellement ternie par un Brexit dur, que la très faible visibilité sur les négociations ne peut encore écarter. En attendant, la Banque d’Angleterre s’est vu contrainte de relever
son taux directeur de 0,50%, en raison de l’inflation (3%) provoquée par la chute de la Livre depuis le référendum.

Le chassé-croisé entre Madrid et la Catalogne et la crise interne qui s’en est suivie, n’ont pas encore été perçus comme un risque systémique pour la zone euro. Ce qui n’a pas suscité de tensions financières majeures.

Du côté de la BCE, les marchés ont été agréablement surpris par les commentaires de Mario Draghi, plus accommodants que prévu. La Banque centrale européenne a pris la décision de prolonger son QE de neuf mois, mais pour un montant moindre, 60 à 30 milliards dès 2018. L’inflation encore basse restant le talon d’Achille de la zone euro, la BCE reste ouverte à la possibilité d’une prolongation de son programme en cas de choc négatif sur l’inflation, une preuve que la fin des mesures ne sera pas brutale. L’effet sur l’euro a été immédiat, la parité EUR-USD est ainsi passée de 1,18 à 1,16 fin octobre.

L’autre principal évènement du mois d’octobre a été la tenue du Congrès du parti chinois où le Président Xi Jinping est sorti renforcé. Il est en train de reconfigurer le logiciel chinois en abandonnant progressivement la stratégie du “made in China”. L’objectif ultime étant une croissance de qualité. Cet environnement est extrêmement porteur et devrait tirer

l’ensemble des pays émergents. Sur le plan extérieur, Pékin est devenue aujourd’hui la deuxième économie mondiale et ambitionne d’en devenir la première. Xi Jinping a désormais plus d’influence que Donald Trump. Il a tiré profit de la faiblesse de ce dernier, en promettant une plus grande ouverture aux investisseurs internationaux. Une manière de se démarquer des tentations protectionnistes du président américain.

Le momentum reste soutenu sur le marché du pétrole, avec un baril qui reste accroché à plus de 60 dollars, porté par la montée du risque géopolitique, qui a fait suite à la vague d’arrestations en Arabie Saoudite. Le tout sur fond de tension accrue avec l’Iran.
Autour de 1270$ l’once, l’or a stagné le mois dernier. L’éloignement d’un risque de conflit armé avec la Corée du Nord a fait désenfler le risque politique et, de fait, la prime de risque sur le métal jaune.

Il est difficile d’imaginer une correction due à des facteurs macro-économiques. En théorie, il n’y a pas de raison pour que les marchés boursiers ne se maintiennent pas à la hausse, tant que la croissance économique et l’augmentation des bénéfices se poursuivront. Mais on ne peut pas écarter le risque politique, une certaine prudence doit, donc, être conservée.

La bonne nouvelle, c’est que la tendance qui se profile, avec des banques centrales qui commencent à se synchroniser peu à peu pour normaliser leur politique monétaire, n’a pour le moment aucune incidence sur les places boursières. Là encore les marchés y voient une confirmation de la bonne santé des économies.

KNE Patriot

Write a comment