inflation

En mai 2025, l’économie israélienne a connu une évolution inattendue sur le front de l’inflation, marquée par une baisse de l’indice des prix à la consommation (IPC), un ralentissement progressif du marché immobilier, et un contexte macroéconomique qui pourrait inciter la Banque d’Israël à réévaluer sa politique monétaire dans les mois à venir.

Un recul inattendu de l’indice des prix à la consommation

L’indice des prix à la consommation (IPC), principal indicateur de l’évolution des prix en Israël, a reculé de 0,3 % en mai, alors que les prévisions tablaient sur une stagnation. Cette baisse contraste fortement avec la hausse de 1,1 % observée en avril, traduisant un retournement de tendance significatif.

Ce recul a eu un impact immédiat sur le taux d’inflation annuel, qui passe de 3,6 % à 3,1 %, se rapprochant ainsi de la fourchette cible de la Banque d’Israël (1 % à 3 %).

Les transports et les voyages en tête des baisses

Plusieurs postes de dépenses expliquent cette inflexion. Les secteurs des transports et des communications enregistrent une baisse notable de 2,4 %. Plus spectaculaire encore, les voyages à l’étranger et les vols domestiques chutent de 7,9 %, après avoir flambé de 16 % le mois précédent.

Cette seule catégorie a contribué à une réduction de 0,38 point de pourcentage de l’IPC global.

Parallèlement, les légumes frais voient leurs prix diminuer de 0,6 %, et les services liés au logement pour les propriétaires occupants baissent de 0,3 %.

Une inflation contenue mais toujours présente

Malgré cette détente, certaines hausses persistent. Les fruits frais augmentent de 3,9 %, les vêtements et chaussures de 1,4 %, les loisirs de 0,6 %, et la santé de 0,3 %. Les prix de l’alimentation et des loyers progressent quant à eux de 0,2 %.

Depuis janvier, l’IPC a augmenté de 1,9 %, tandis que la version corrigée hors énergie affiche +1,8 %. Sur trois mois, la tendance annualisée ralentit à 2,1 %, voire 1,2 % si l’on exclut les dépenses liées au logement — autant d’indications d’un affaiblissement progressif des pressions inflationnistes.

L’immobilier : premiers signes d’inflexion

C’est sur le marché immobilier que le changement semble le plus marquant. Pour la première fois depuis octobre 2023, les prix des logements baissent légèrement : -0,1 % entre mars-avril et février-mars 2025, selon les données du Bureau central des statistiques (CBS). Il s’agit d’un événement rare après une longue période de hausse quasi continue.

La progression annuelle des prix immobiliers ralentit également, atteignant 5,1 % contre 6,4 % un mois plus tôt. Ce ralentissement est principalement observé dans l’ancien, tandis que les logements neufs continuent leur ascension : +0,4 % sur un mois, +5,8 % sur un an.

Des dynamiques régionales contrastées

Les prix baissent dans certaines régions : nord (-1,3 %), Tel-Aviv (-0,6 %) et sud (-0,2 %). En revanche, ils augmentent à Jérusalem (+1,2 %) et dans la région centre (+0,3 %), tandis qu’Haïfa reste stable.

Sur douze mois, toutes les régions restent en hausse : nord (+9,5 %), Jérusalem (+6,9 %), Tel-Aviv et Haïfa (+5,3 % chacune), sud (+3,8 %), et centre (+2,9 %).

Vers un ajustement de la politique monétaire ?

Ces signaux multiples – ralentissement de l’inflation, modération de la dynamique immobilière – sont suivis de près par la Banque d’Israël. Si ces tendances se confirment, elles pourraient ouvrir la voie à une inflexion de la politique monétaire, potentiellement via un assouplissement des taux d’intérêt dans les mois à venir.

Pour l’heure, les autorités restent prudentes. Mais une stabilisation durable des prix, associée à un apaisement du marché immobilier, serait un signal fort de retour à l’équilibre, après plusieurs années de tensions économiques et monétaires.

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