Au troisième trimestre 2025, les cinq principales banques d’Israël ont généré un profit cumulé exceptionnel de 8,7 milliards de shekels. Ces résultats illustrent la robustesse du secteur bancaire et soulèvent des questions sur la régulation, la fiscalité et les perspectives économiques dans un contexte de taux d’intérêt élevés et d’écarts importants entre prêts et dépôts.
Le secteur bancaire israélien continue de faire preuve d’une solidité remarquable, avec des profits record qui interrogent sur les mécanismes de régulation et l’avenir de la fiscalité bancaire.
La combinaison de taux d’intérêt élevés et d’écarts significatifs entre le coût des dépôts et le rendement des prêts a permis aux banques de maintenir une rentabilité exceptionnelle, malgré un environnement économique complexe. Ces performances sont également au cœur d’un débat politique et économique sur l’imposition des banques et sur l’impact potentiel des futures mesures de politique monétaire.
Des profits exceptionnels grâce aux écarts de taux
Au troisième trimestre 2025, les cinq principales banques israéliennes ont cumulé un profit net de 8,7 milliards de shekels, un chiffre record pour cette période. Le facteur clé derrière ces résultats est l’écart important entre le taux payé sur les dépôts et le taux facturé sur les prêts accordés aux clients.
Ce différentiel, amplifié par les taux d’intérêt élevés, a permis aux banques de maintenir des marges bénéficiaires très confortables. Cette situation illustre la capacité du secteur bancaire à générer des revenus importants même dans un contexte de marché tendu, et renforce la position financière des établissements pour investir, distribuer des dividendes ou racheter des actions.
Focus sur Bank Hapoalim : croissance et solidité financière
Bank Hapoalim a été la banque la plus performante du trimestre avec un profit net de 2,8 milliards de shekels, soit la part la plus élevée parmi les cinq grands établissements. Le rendement des capitaux propres a atteint 17,6 %, reflétant une combinaison réussie de rentabilité et de gestion prudente du risque.
Le portefeuille de crédits a progressé de 2,2 % au trimestre et de 8,1 % depuis le début de l’année, démontrant une croissance équilibrée et diversifiée sur tous les segments d’activité. Cette expansion s’accompagne d’une gestion stricte des risques et d’une bonne qualité de crédit, garantissant une croissance durable.
Le ratio d’efficacité de Bank Hapoalim a été de 30,6 %, et son ratio de fonds propres total a atteint 15,4 %, confirmant la solidité du capital et la résilience financière de l’établissement. Le conseil d’administration a approuvé un programme de rachat d’actions d’une valeur pouvant atteindre 1 milliard de shekels, renforçant la confiance des actionnaires et valorisant le capital investi.
Distribution des profits et politique de dividendes
Suite à ces résultats record, le conseil d’administration a décidé de distribuer 50 % des profits du trimestre sous forme de dividendes et de rachats d’actions : 1,103 milliard de shekels versés aux actionnaires et 276 millions de shekels consacrés au rachat d’actions.
Cette décision s’inscrit dans un contexte où la Banque centrale a levé les limites précédentes sur la distribution des dividendes, permettant aux banques de redistribuer une part significative de leurs profits. Certaines banques ont même dépassé ce seuil en distribuant jusqu’à 75 % de leurs bénéfices, signalant une politique généreuse envers les actionnaires tout en maintenant un capital solide pour leurs opérations futures.
Les perspectives économiques et régulatoires
Ces résultats exceptionnels soulèvent des questions sur la régulation et la fiscalité bancaire. Le gouvernement pourrait envisager l’instauration de taxes spéciales sur les banques pour garantir une contribution équilibrée au budget national et limiter l’accumulation de profits excessifs dans le secteur.
Par ailleurs, la baisse des taux d’intérêt attendue dans les prochains mois pourrait modifier le paysage des profits bancaires, en réduisant l’écart entre dépôts et crédits et, par conséquent, la rentabilité à court terme des établissements.
La capacité des banques à s’adapter à ces changements sera un indicateur clé de leur solidité future.
Les profits record des banques israéliennes au troisième trimestre 2025 mettent en lumière la solidité et la rentabilité du secteur, mais soulignent également l’importance d’une régulation prudente et d’une réflexion sur la fiscalité bancaire.
Entre performances exceptionnelles, distributions généreuses et anticipation des ajustements monétaires, le secteur se trouve à un carrefour stratégique. L’équilibre entre rentabilité, responsabilité sociale et stabilité économique sera déterminant pour la prochaine décennie.