Les dernières prévisions de l’OCDE placent Israël sur une trajectoire de croissance économique exceptionnelle, avec un produit intérieur brut par habitant susceptible de rivaliser avec celui des pays du G7. Cette dynamique repose sur une consommation privée vigoureuse, une reprise de l’offre post-conflits et des investissements stratégiques dans l’éducation et les infrastructures. La gestion budgétaire et monétaire reste toutefois déterminante pour transformer ce potentiel en prospérité durable.
Une croissance sans précédent
Selon le rapport de l’OCDE, le produit intérieur brut (PIB) d’Israël devrait croître de 4,9 % en 2026, après 3,3 % en 2025, et atteindre 4,6 % en 2027. Ces chiffres surpassent largement les prévisions de croissance pour les pays membres de l’OCDE, où celle-ci est estimée à 1,7 % pour 2026 et 1,8 % pour 2027. À l’échelle mondiale, la croissance fluctuerait entre 2,9 % et 3,2 % sur la même période.
Cette performance remarquable ne résulte pas d’un rattrapage depuis un niveau bas, comme dans certains pays émergents, mais repose sur une base économique déjà solide.
Ainsi, le PIB par habitant en Israël pourrait atteindre 60 010 dollars en 2025, se rapprochant progressivement de la moyenne des sept principales économies mondiales (G7), qui s’établit à 66 090 dollars.
Les moteurs de la croissance
Plusieurs facteurs expliquent cette dynamique :
- Reprise post-conflit et amélioration de l’offre : La fin des hostilités permet d’augmenter l’offre de biens et de services, tout en réduisant la part des dépenses militaires dans le budget national ;
- Inflation maîtrisée : Les prévisions tablent sur une baisse de l’inflation à 2,4 % en 2026 et à 2 % en 2027, ouvrant la voie à une politique monétaire plus souple ;
- Consommation privée en forte hausse : L’augmentation des achats par carte de crédit reflète un dynamisme économique marqué, avec une croissance annuelle de 12,3 % des transactions entre août et octobre 2025 ;
- Investissements et exportations robustes : Les investissements en actifs fixes devraient progresser de 8,3 % en 2026 et de 6 % en 2027. Après une baisse de 4,9 % en 2024, les exportations de biens et services connaîtront un redressement de 5,1 % en 2025 et devraient atteindre 7,7 % en 2026.
Recommandations budgétaires et fiscales de l’OCDE
Pour assurer une croissance soutenue et durable, l’OCDE préconise :
- Réduction du déficit public : Il ne suffit pas de maintenir un budget équilibré ; il faut orienter les dépenses vers l’éducation et les infrastructures ;
- Réformes fiscales ciblées : L’organisation recommande d’éviter les taxes déformantes et d’instaurer des impôts sur la pollution ou sur les terrains non agricoles. Certaines mesures, comme la taxation des propriétés non agricoles et la réforme des paliers d’imposition pour les revenus moyens, ont été partiellement adoptées ;
- Amélioration de la gouvernance et de la régulation : La simplification administrative et l’encouragement à l’entrepreneuriat sont essentiels pour stimuler l’investissement et l’innovation.
Perspectives géopolitiques et sociales
L’amélioration du contexte géopolitique devrait :
- Réduire la prime de risque associée à Israël ;
- Faciliter l’arrivée de travailleurs étrangers pour compenser les pénuries de main-d’œuvre ;
- Maintenir un taux de chômage extrêmement bas, autour de 2,8 % en 2026-2027.
L’OCDE insiste également sur la nécessité de rééquilibrer les dépenses publiques vers les infrastructures et l’éducation, afin de maximiser l’effet positif sur la croissance à long terme.
Israël se trouve aujourd’hui dans une situation économique enviable, avec des perspectives de croissance parmi les plus élevées au monde. La combinaison d’une consommation privée soutenue, d’investissements stratégiques et d’un environnement géopolitique stabilisé offre un potentiel considérable.
La réussite de cette trajectoire dépendra toutefois de la capacité des autorités à maintenir des politiques budgétaires et fiscales prudentes, à réduire la bureaucratie et à investir dans le capital humain et les infrastructures.
Si ces conditions sont réunies, Israël pourrait rejoindre, dans les prochaines années, le cercle des nations aux plus hauts revenus par habitant, consolidant ainsi sa position comme puissance économique moderne et résiliente.