USD

En dépit des critiques de la politique Monétaire par le Contrôleur de l’État dans son dernier rapport publié, la BCI – Banque Centrale d’Israël – s’est encore ingérée dans le marché des devises étrangères par l’achat de plusieurs millions d’USD le 20/10/2021.

Pourquoi ? Afin d’empêcher l’USD de passer sous la barre des 3.20 ILS.
Son intervention a permis de stopper momentanément sa chute et de repasser de 3.212 à 3.215 ILS.

Tandis que l’USD connaissait en l’espace d’une seule journée, celle du 20/10/2021, une chute de plus de 0.50 % de son cours face à l’ILS passant de 3.2290 à 3.2120, la BCI, en dépit des critiques de sa politique Monétaire par le Contrôleur d’État dans son dernier rapport, prit la décision de s’ingérer à nouveau dans le marché des Changes par l’achat de quelques dizaines de millions d’USD.

Ce “petit” achat permit d’endiguer la chute et de légèrement faire remonter l’USD au cours de 3.215 ILS.

Dans son rapport publié la veille, le Contrôleur de l’État critiquait vivement la politique monétaire menée au cours des dernières années par la BCI ayant conduit à l’augmentation significative des réserves de devises détenues par la BCI jusqu’à atteindre un solde record de 207 milliards d’USD, soit près de deux fois la norme dans le reste du monde en termes de ratio versus PIB ; selon cette règle, le volume en Israël devrait être de 110 milliards d’USD.

Comment la BCI en est-elle arrivée à cette situation ?

Après s’être retirée du marché des Changes jugeant ses interventions de moins en moins efficaces dans le temps à mesure qu’elles augmentaient, la BCI n’eut d’autre alternative que celle de taper d’un grand coup sur la table en janvier 2021.

L’USD tombant à son plus bas cours historique à savoir 3.11 ILS, la BCI annonçait son intention de s’ingérer massivement sur le marché des Devises étrangères.
Annonçant son intention de procéder à l’achat de 30 milliards d’USD en 2021, elle permettait à l’USD de rebondir ; même schéma pour l’EUR.

Très vite, et face à l’ampleur du chantier, la BCI avait dû revoir ses objectifs à  la hausse annonçant que le chiffre de 30 milliards pourrait être dépassé pour peu que la situation du cours des devises l’exige.

Rappelons que cette annonce – celle de janvier 2021 – survenait après que l’USD eut chuté à son plus bas niveau au cours des 25 dernières années, à savoir un cours de 3.11 ILS pour 1 USD.

Suite à cette annonce, l’USD n’eut de cesse de se renforcer, jusqu’à grimper à un cours de 3.30 ILS ; toutefois, la BCI ne peut qu’assister à une dégringolade dans le temps de l’USD et de l’EUR face à l’ILS.

Or, la chute de l’USD et de l’EUR affecte les bénéfices des exportateurs israéliens, qui par souci de compétitivité ne peuvent augmenter leurs coûts en devises afin de maintenir la contre-valeur en ILS.

Le marché des échanges extérieurs met la pression sur la Banque Centrale d’Israël 

Enfin, un autre moyen serait d’abaisser le taux directeur permettant par la même de dévaluer l’ILS ; cependant, et au regard d’une Inflation connaissant son plus haut niveau au cours de la dernière décennie en Israël, Inflation qui devrait même sortir des limites que s’est définie la BCI, à savoir entre 1 et 3 %, fort à parier que la BCI n’aura pas d’autre choix que d’augmenter son taux directeur pour la juguler.

Or, le taux directeur étant un levier aussi bien pour la devise que l’Inflation, semble que la BCI va très vite se retrouver face à un choix cornélien :

  • Abaisser son taux directeur pour dévaluer sa devise mais catalyser l’Inflation ;
  • Ne rien faire et se retrouver avec une devise forte et espérer que l’Inflation ne déraille pas ;
  • Augmenter son taux directeur pour contrôler l’Inflation mais par la même renforcer l’ILS.

Le Salut pourrait bien sûr venir des autres banques centrales qui en augmentant également leur taux directeur pourrait renforcer leur devise, mais rien n’est moins sûr…

De fait, et bien que les États-Unis connaissent actuellement un contexte inflationniste, ces derniers sont toujours engagés dans une guerre commerciale sans merci les opposant à la Chine, guerre pour laquelle TRUMP avait obtenu de la FED d’abaisser  son taux directeur pour le ramener de 1.25 % à 0.25 % en mars 2020.

Pour ce qui est de la BCE, l’Inflation n’est pour l’instant pas dans le giron de ses préoccupations et son taux d’intérêt négatif permet une reprise au sortir d’une crise dont l’on ne voit pas encore la fin.

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