frais bancaires

La Banque Centrale d’Israël propose une réforme majeure visant à plafonner les frais bancaires à 10 NIS par mois pour les particuliers et petites entreprises, à limiter les frais des cartes de débit à 5 NIS, et à envisager une régulation des frais sur les valeurs mobilières — un mouvement significatif vers davantage de transparence, d’équité et de simplicité dans les services bancaires.

Contexte : une chute des revenus bancaires motivée par les abus

En 2023, les cinq principales banques israéliennes ont engrangé près de 2,6 milliards NIS rien que par les frais de tenue de compte courant, engendrés par des opérations de base : dépôts, retraits, virements, paiements de factures, ordres permanents, annulations, etc… face à des clients souvent mal informés.

Le rapport semi‑annuel de la Banque Centrale d’Israël (premier semestre 2024) indique que la dépense moyenne mensuelle pour un foyer — compte courant + carte — a diminué de 23,6 NIS à 19,6 NIS (–4 NIS) suite à des mesures exceptionnelles liées à la guerre, mais reste un enjeu majeur.

Plafonnement des frais de compte courant : une mesure phare

La nouvelle ébauche de circulaire de la Banque Centrale d’Israël, mise en consultation publique, propose :

  • Une facturation unique de frais de tenue de compte plafonnée à 10 NIS par mois ;
  • Incluant jusqu’à 100 opérations mensuelles ; toute action supplémentaire facturée à 1 NIS/unité ;
  • Couvrant un large éventail d’opérations courantes (dépôts, retraits, virements, paiements, annulations, impressions, etc.).

Ce plafond remplace les frais actuels, souvent opaques et variables, encourageant la comparaison simple entre banques et réduisant les inégalités entre clients bien informés (qui négocient mieux) et le grand public.

Impact attendu : qui gagne, qui perd ?

Clients moyens : la moyenne actuelle est de 11,4 NIS par mois (premier semestre 2023), avec des ajustements temporaires depuis le 7 octobre .

Selon les revenus totaux de 2,6 milliards NIS, répartis sur le nombre de foyers, un ménage paye environ 70 NIS par mois, bien au‑delà des moyennes.

Une Réforme historique et un retour sur les packs bancaires

La précédente réforme de 2014 imposait deux packs bancaires en matière de tarifs (un de base et un étendu), avec un plafond de 10 NIS pour le parcours de base. Elle avait fait passer les frais moyens de 16,6 NIS à 10,8 NIS jusqu’en 2021, mais seulement 15 % des clients avaient opté pour ce pack, et seuls 28 % en auraient bénéficié.

Face à ce faible impact, la Banque Centrale d’Israël a envisagé un parcours automatique basé sur le profil d’usage. Finalement, elle a opté pour un plafond universel — nouveau paradigme : chaque client paie10 NIS sans choix à activer .

Carte de débit plafonnée à 5 NIS/mois : fin de l’abus

Actuellement, les frais pour les cartes de débit (généralement utilisées par les plus modestes) sont souvent gratuits durant les trois premières années, ou alignés sur les frais de carte de crédit (~20 NIS). Le projet prévoit de plafonner ces frais à 5 NIS par mois maximum, ce qui pourrait faire baisser les revenus actuels des banques.

Prochaine cible : la gestion de portefeuilles

Les banques ont également perçu près de 2,5 milliards NIS en frais sur les titres, notamment via des frais de “garde”, fonction de la taille du portefeuille, bien plus élevés que proposés par les courtiers ou applications boursières .

La Banque Centrale d’Israël et l’Autorité des Marchés Financiers prévoient une réforme globale des frais de courtage : distinguer frais de gestion (moindre), de ceux de conseil (nouveau), et distribution / rétrocession — décision attendue au cours des mois à venir .

Enjeux et perspectives

Transparence accrue : structure tarifaire compréhensible, comparaisons facilitées (via « passeport bancaire », portail “Equator”, calculatrice de frais, etc…).

Agitation dans les banques : elles pourraient tenter d’assouplir la mesure via des amendements, exceptions ou augmentations des frais facturés pour d’autres services.

Réduction des inégalités : les clients peu informés ou vulnérables bénéficieront de façon automatique des bienfaits de cette réforme, sans besoin de négociation.

Impact sur la rentabilité : baisse probable des revenus des établissements bancaires, ce qui stimulera régulation, concurrence et innovation.

La réforme proposée par la Banque Centrale d’Israël constitue une vraie rupture : fin de l’opacité tarifaire, simplicité pour tous, protection renforcée des plus vulnérables. En plafonnant les frais à 10 NIS et les frais de carte à 5 NIS, elle redéfinit le coût bancaire de base, et ouvre la voie à une révision profonde des frais sur les titres boursiers.

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