L’agence S&P Global Ratings a maintenu la note de crédit d’Israël à A, mais a relevé la perspective de “négative” à “stable” suite à la trêve conclue à Gaza. Cette décision reflète une réduction du risque de conflit régional, tout en soulignant la résilience de l’économie israélienne, portée notamment par le dynamisme du secteur technologique et les entrées massives de devises. Selon S&P, Israël pourrait enregistrer une croissance de 5 % en 2026, avec un déficit public inférieur à 5 %, malgré une fragilité persistante du contexte sécuritaire et géopolitique.
Une stabilisation du risque géopolitique
Dans son dernier rapport, S&P estime que le cessez-le-feu à Gaza a significativement réduit le risque immédiat d’un conflit militaire majeur dans la région. Cette détente allège la pression sur le marché du travail, les finances publiques et l’activité économique dans son ensemble. L’agence souligne que la probabilité d’un affrontement direct avec le Hamas a diminué, bien que les tensions restent présentes.
Pour S&P, les risques principaux demeurent liés à une escalade sécuritaire imprévue ou à une détérioration du budget de l’État au-delà des prévisions. À l’inverse, des améliorations inattendues dans les indicateurs macroéconomiques, notamment une réduction durable des risques géopolitiques, pourraient renforcer davantage la note.
Une économie soutenue par le secteur technologique
Le rapport met en évidence la résilience du secteur extérieur israélien, qui profite d’entrées massives de devises, en particulier grâce au high-tech, moteur essentiel de l’économie. La performance des exportations de technologies, combinée à une politique monétaire flexible, permet de stabiliser l’économie même en période de tensions régionales.
Malgré le contexte sécuritaire fragile, Israël conserve un avantage compétitif : un secteur technologique dynamique, capable d’attirer investissements et talents internationaux, et des réserves de change croissantes qui garantissent une capacité d’intervention face à d’éventuels chocs. Ces facteurs confèrent au pays une robustesse financière notable, même en période de volatilité régionale.
Des perspectives de croissance encourageantes
S&P prévoit une croissance du PIB de 5 % en 2026, portée par la reprise des exportations, l’activité des start-ups et le maintien d’un marché du travail relativement solide. Les mesures budgétaires récentes, y compris la hausse des recettes fiscales et la réalisation de l’acquisition de Wiz, contribuent à renforcer les perspectives économiques.
Le déficit public devrait rester inférieur à 6 % du PIB en 2025, pour descendre sous les 5 % en 2026, reflétant une discipline budgétaire relative et une gestion prudente des finances publiques. Cependant, l’agence souligne que ces prévisions dépendent de la stabilité politique et de la capacité du gouvernement à finaliser le budget 2026, retardé par des divergences au sein de la coalition.
Endettement et contraintes budgétaires
Le ratio dette/PIB, actuellement autour de 67 %, devrait atteindre près de 70 % en 2027 avant de se stabiliser. La structure de la dette reste favorable : 80 % libellée en shekels et seulement 8 % à court terme. Cette configuration permet à Israël de maintenir un accès privilégié aux marchés financiers internationaux.
Malgré la trêve et la reprise économique, les dépenses militaires élevées et l’incertitude autour du budget 2026 continuent de peser sur la flexibilité fiscale.
S&P estime néanmoins que le redressement du secteur technologique, associé à des entrées massives de devises, offre un coussin significatif pour soutenir la croissance et la stabilité macroéconomique.
Pour S&P, Israël présente des fondamentaux économiques solides, avec une croissance soutenue, une dette maîtrisée et un secteur technologique dynamique. Toutefois, la stabilité économique reste étroitement liée au maintien de la trêve et à la capacité du gouvernement à gérer les finances publiques dans un contexte politique complexe.
La note “A” avec perspective stable reflète donc un équilibre prudent entre robustesse économique et vulnérabilités géopolitiques, offrant une vision nuancée de l’avenir financier du pays.