économique

WALL-STREET : BALLOTÉE ENTRE TRUMP, TECHS ET RÉSULTATS
C’est le cœur de l’été, les marchés ont connu quelques séances mouvementées, alternant extensions haussières et replis nerveux, motivés essentiellement par les sorties de Trump, mais globalement, ils ont bien performé.

Bénéficiant d’une actualité encore riche, ce mois de juillet est resté dominé par le bras de fer entre Washington et ses partenaires commerciaux et par les résultats d’entreprises.
Sur l’ensemble du mois, Wall-Street renoue avec le vert. Le Dow Jones a gagné 4,7%, le S&P500 3,6% et le Nasdaq 2,2%. Les investisseurs ont préféré jouer la carte de l’optimisme avec la bonne moisson des résultats, plutôt que de se concentrer sur la thématique de « guerre commerciale ».
De plus, les bonnes statistiques macro ont contribué à alimenter le rebond. Et les rendez-vous macro-économiques ont été nombreux. Comme la décision de la Fed de laisser ses taux inchangés ou encore le rapport mensuel de l’emploi américain en juillet, qui s’affiche désormais à 3,9% en ligne avec le consensus et contre 4% en juin.

La publication de la croissance américaine pour le deuxième trimestre, avec un PIB de 4,1 %, témoigne d’un rythme très soutenu de l’activité. Si la croissance US reste portée par la consommation, on constate également une accélération des investissements, un critère très important, car il témoigne de la confiance des chefs d’entreprises.
Pour autant, ces bons chiffres, ont eu du mal à se faire une place entre la « guerre commerciale » et les résultats trimestriels des compagnies.
Juillet a, en effet, signé le coup d’envoi de la saison des résultats du second trimestre, des résultats spectaculaires ! Si Trump a distillé dans le marché une instabilité politique quasi-ambiante, aucune inquiétude pour la plupart des compagnies qui ont publié leurs résultats, puisque 90% de ces entreprises arrivent, à ce jour, au-dessus des estimations. L’effet baisse d’impôts est en marche.

Les géants de la « Tech », dont l’ensemble des valeurs concentrent un quart de la valeur du S&P 500, ont pris une nouvelle fois l’ascendant à Wall Street. En témoigne la capitalisation d’Apple, qui avec ses résultats, meilleurs que prévus, culmine désormais à 1.000 milliards de dollars.
Et d’autres mastodontes de la « Tech » sont prêts à lui emboîter le pas, comme Amazon, qui n’est pas loin des 900 milliards de capitalisation et qui a publié le plus important bénéfice trimestriel de son histoire. Un exemple simple, mais éloquent, pour comprendre le poids d’Amazon dans le paysage américain : sur 10 dollars dépensés « on line » aux Etats-Unis, 4 dollars vont chez Amazon. No comment.
Google (Alphabet) de son côté continue d’impressionner le marché avec des comptes meilleurs que prévus.
Le problème qui risque de se poser bientôt est que certains de ces géants, comme Google, sont devenus tellement prédominants, qu’on peut parler de situation monopolistique. Ce qui risque à terme de susciter l’attention des régulateurs. Pour l’instant ces sociétés profitent d’une sorte de « vide juridique », le « vieux droit de la concurrence » n’est plus adapté au numérique. Mais face à une accélération de la règlementation, on aura des profits moindres de ces valeurs dans les années à venir.
C’est d’ailleurs ce qu’est en train de connaitre Facebook. Tout n’est plus si rose au royaume de la « Tech ». D’autres, comme les réseaux sociaux, bataillent avec leur modèle de rentabilité. Leurs publications ont d’ailleurs inquiété le marché.

Rappelons qu’avec les réseaux sociaux, c’est l’utilisateur qui est le produit. La matière 1ere brute de Facebook, ce sont les données personnelles : la matière première du 21è siècle.  D’un point de vue business ce ne sont, ni plus ni moins, que des agences de publicité « on line ». C’est ce moteur qu’achètent les annonceurs.  Sachant qu’un quart de l’humanité est sur Facebook, ces données valent de l’or.

Les affaires qu’a connu FB concernant le vol de données personnelles, ont attiré l’œil des régulateurs ce qui pourrait remettre le « business-model » de la société en question. FB étant dépendant des données. Si on règlemente et qu’on donne à chacun la propriété de ses données privées, la marge de la compagnie va être compliquée. On peut donc parler de changement majeur pour la société de Mark Zuckerberg.

Sur le plan politique, Wall Street a profité de l’accalmie entre les Etats-Unis et l’Union Européenne, suite à la rencontre entre Donald Trump et Jean-Claude Juncker.
Cette réunion était perçue comme le principal facteur de risque pour les marchés. Mais, le compromis trouvé entre les deux leaders, doit permettre d’ouvrir une période de négociations, au cours de laquelle aucune barrière ne sera mise en place par les Etats-Unis. Ce qui offre une visibilité moins menaçante aux investisseurs. Et qui, surtout, rassure sur la stratégie musclée de Trump. Après les menaces, vient l’heure des négociations.

BOURSES EUROPÉENNES
La perspective d’une désescalade des tensions commerciales en Europe a logiquement profité aux indices boursiers européens.
Une fois n’est pas coutume, ça n’est plus Macron ou Merkel qui discutent avec Trump, c’est la communauté européenne toute entière, représentée par Junker.

Les marchés ont réagi très favorablement à l’espoir de détente insufflé par cette rencontre. L’Euro Stoxx 50 progresse de 3,72% en juillet. Le mois est également gagnant pour le Cac 40 qui rebondit de 3,53%. Le Dax, qui avait été pénalisé par la perspective d’une « guerre commerciale », l’Allemagne étant le principal exportateur européen, a profité de cette trêve et affiche de nouveau des résultats positifs, +2,78% en juillet.

Les résultats trimestriels en cours en Europe, sont plutôt positifs. D’un point de vue macro, la conjoncture en Europe a eu tendance à s’infléchir, selon les chiffres publiés au cours des dernières semaines. Ce qui crédibilise la prudence de Mario Draghi, président de la BCE, qui a réaffirmé son engagement à maintenir les taux assez bas pendant encore une année.

« GUERRE COMMERCIALE » : Vers un apaisement ?
Les tensions commerciales sont retombées d’un cran après que Donald Trump et le président de la commission européenne, Jean-Claude Juncker, se sont entendus pour abaisser les barrières douanières. Et au vu de l’attitude rigide du président américain, rien n’était gagné sur ce sujet. Pourtant, un accord a été trouvé. Concrètement : l’Europe et les États-Unis se dirigent vers “zéro tarifs douaniers” dans les échanges industriels (hors automobile), au prix de quelques contreparties, comme d’acheter plus de soja aux américains.

Après cette rencontre, les investisseurs semblent vouloir croire que la reprise des discussions aboutira, cette fois. Sans volte-face de Donald Trump.
La crainte désormais c’est que l’agressivité du président américain se tourne de nouveau vers la Chine.
D’autant que Trump a durci le ton. Après la menace de droits de douane sur 200 milliards de dollars d’importations de produits chinois et les répliques de la Chine qui n’apprécie pas le chantage, Trump s’est dit prêt à taxer 500 milliards d’importations chinoises, soit l’intégralité des importations américaines en provenance de Chine. En réalité, impossible qu’un tel scénario puisse se réaliser.
Pourquoi ? Parce-que Trump toucherait le cœur du réacteur de l’économie américaine : la consommation. On ne parle plus ici de « frappes chirurgicales » avec l’acier ou l’aluminium.

Le consommateur américain est friand des smartphones et plein d’autres produits de consommation. Or, si des taxes punitives devaient toucher ces produits, cela entrainerait mécaniquement une hausse des prix, de 20 à 30%, sur la plupart des produits de consommation. Rappelons que 70% du PIB US provient de la consommation.
C’est tellement absurde, ce serait contre-productif pour le pays et pour le gouvernement, qui serait sanctionné aux prochaines élections. D’autant plus que Trump s’est engagé à améliorer le pouvoir d’achat des américains.
Paradoxalement, beaucoup de sociétés américaines ont découplé leur activité, en ayant des bases en Chine, pour pouvoir produire directement des produits, qui reviennent ensuite aux États-Unis. Apple en est le meilleur exemple. Apple : 1 trillion de capitalisation boursière, 1000 milliards ! Ce serait une façon de se tirer une balle dans le pied.

Autre erreur que commet Trump, les chiffres. Le déficit des US avec la Chine est surestimé. En réalité, la Chine ne produit pas tout ce qu’elle exporte. Le pays est un atelier d’assemblage, beaucoup de produits intermédiaires à haute valeur ajoutée sont fabriqués à Taiwan, en Corée du sud ou encore au Japon. La Chine importe ces produits, les assemble et les exporte vers les États-Unis. Les produits dans leur globalité ne sont donc pas 100% chinois.
Toujours est-il, qu’à ce stade, la Chine est enlisée dans la stratégie de « menaces-négociations » engagée par Trump. Nul doute que, là aussi, on finira par des concessions et in fine un accord. Mais l’exaspération des chinois est au summum.
Cette stratégie a des limites. Elle crée un climat négatif et un manque de visibilité pour les entreprises. On le constate dans le secteur automobile. Les perspectives de taxation et de droits de douane ont obscurci l’horizon pour les grands groupes. General Motors et Fiat Chrysler ont même fait des « profit warning ».

Trump est un chef d’entreprise dans l’âme, les « profit warning », s’ils se multiplient, pourraient engendrer des licenciements. Inacceptable pour Trump, qui est arrivé avec un niveau de plein emploi post-Obama.
A ce stade, les produits ciblés par des hausses de tarifs douaniers représentent une part trop faible du commerce international pour avoir un impact significatif sur la croissance, si ce n’est le repli de quelques indicateurs de climat des affaires.

     BANQUES CENTRALES

  • FED

La Fed a maintenu ses taux inchangés. De ce point de vue là, pas de surprise. Mais l’optimisme a gagné les marchés après le discours de Jerome Powell devant le Sénat. Le président de la Fed considère que l’économie américaine va bien et que l’activité économique “a progressé à un rythme fort”, selon ses termes. Avec une croissance de 4,1% au deuxième trimestre, un marché de l’emploi qui est toujours aussi bien orienté (chômage sous les 4%) et une inflation, pile à 2%, soit l’objectif que la Fed s’est fixé.
Et contrairement au mois précédent, la Fed n’a émis aucune alerte, cette fois-ci, sur la « guerre commerciale ». Ce qui a rassuré les marchés.
Tous les voyants étant au vert, cela a tout de même inquiété les investisseurs. En effet, si la Fed prévoit sans surprise une nouvelle remontée des taux en septembre, elle risque d’accélérer son rythme de hausse. La vigueur de l’économie US et les bonnes publications des entreprises américaines pourraient conduire la “Federale reserve” à une posture encore plus « hawkish ».
Le facteur Trump, est aussi un élément avec lequel doit composer la Fed. D’autant que le président américain s’est permis d’attaquer l’institution fédérale sur son propre terrain.
Ironie de la situation, Trump n’hésite pas à critiquer la Fed, alors qu’il a lui-même nommé Jerome Powell, son président. Trump rompt ainsi la tradition qui veut que le président des Etats-Unis ne commente pas la politique de la Fed.
Il estime que le durcissement des taux risque de mettre l’économie américaine en position défavorable, alors que les autres Banques centrales continuent encore leur approche accommodante. Par ailleurs, un dollar fort, en pleine « guerre commerciale » est clairement une nuisance pour les exportations.
Il est évident que la hausse des taux n’arrange pas les affaires de Trump. Le président américain n’a pas peur de la dépense et ses cadeaux fiscaux ne se financent pas gratuitement. L’état américain doit, pour se faire, augmenter ses émissions d’emprunts.

  • BCE

Dans la zone euro, la normalisation de la politique monétaire s’avère être plus lente que prévue. La BCE maintient le cap d’un resserrement monétaire progressif, décidé en juin par Mario Draghi, qui préfère conserver une certaine prudence.
La Banque centrale européenne arrêtera d’acheter
des obligations à la fin de l’année, mais ne relèvera pas ses taux directeurs avant l’été 2019.
Mario Draghi a confirmé la fin progressive de la politique monétaire expansionniste, sans préciser la date d’un éventuel redressement des taux directeurs.

  • BANK of ENGLAND

En dépit des incertitudes du Brexit, la Banque d’Angleterre a relevé (timidement) ses taux directeurs : de 0,50% à 0,75%. Pour la deuxième fois en dix ans ! Le dernier tour de vis datant de novembre 2017.
La prudence reste, néanmoins, de mise, du fait des incertitudes induites par le Brexit. Cette hausse des taux traduit, à la fois, un relatif optimisme sur la situation économique (en dépit du contexte de divorce avec l’UE) et une volonté de contenir l’inflation, qui s’est accélérée à la suite de la chute de la livre sterling, dommage collatéral du référendum.

  • BANK of JAPAN

La Banque centrale du Japon a coupé court aux spéculations qui agitaient les marchés, depuis un certain temps, concernant le début du resserrement de sa politique monétaire. La BoJ a maintenu sa politique monétaire ultra-accommodante dans ses grandes lignes, laissant ses taux à zéro, signalant pour se justifier que la route vers l’objectif d’inflation de 2% serait encore très longue. La BoJ a dû, en effet, revoir à la baisse sa prévision de hausse des prix, qui s’élève désormais à 1,1% (en rythme annualisé).
Malgré un taux de chômage de 2,4%, au plus bas depuis 25 ans, la hausse des salaires reste limitée, ce qui freine la consommation des ménages et donc l’inflation. Sa position contraste donc avec ses homologues, la Banque centrale européenne et la Réserve fédérale américaine.

UK : virage vers un soft Brexit
Nouvel épisode dans le feuilleton du Brexit (prévu officiellement dans 9 mois) : plusieurs démissions dans le gouvernement de Theresa May. La première ministre britannique a poursuivi son jeu d’équilibriste en réussissant à faire valider, par son gouvernement, un Brexit soft, plus conciliant, qui prévoit notamment une « zone de libre-échange des biens » avec l’UE, mais sans libre circulation des personnes.
Un accord fragile car il a peu de chance d’être validé par l’UE, qui apprécie néanmoins la perspective d’un Brexit moins désordonné.
En désaccord avec le Brexit « adouci » de Theresa May, plusieurs démissions de « pro-brexiter » ont suivi. David Davis, ministre chargé de négocier le Brexit et l’emblématique Boris Johnson, chef de file des conservateurs pro hard Brexit, qui a démissionné de son poste de ministre des Affaires Étrangères.

Theresa May s’est désormais débarrassée des partisans du « hard Brexit » dans son gouvernement, elle peut donc négocier avec l’Europe une version plus soft qui arrangera les deux parties.
La poursuite des négociations avec l’Union Européenne, devrait, en toute logique, être moins tendue. Même si l’Europe ne veut rien céder, afin d’éviter tout précédant générant des incitations de sortie de l’UE par d’autres membres.

    EUR/USD
La hausse du Dollar renvoie la paire EUR-USD sous les 1.16. La devise US a profité d’une déclaration de la Fed « hawkish », quant aux prochaines hausses des taux, Jerome Powell ayant rassuré sur l’économie américaine. Des propos validés par une croissance américaine au deuxième trimestre qui a atteint un sommet depuis quatre ans à 4,1% (en rythme annualisé). Une croissance stimulée par les réductions d’impôts de l’administration Trump.
L’euro de son côté s’est retrouvé sans défense face à l’avancée du dollar, faute d’indicateurs économiques convaincants, susceptibles de pouvoir renverser cette tendance.
Par ailleurs, la situation politique en Italie continue de contrarier la devise européenne. Les tensions ne cessent de croitre au sein du gouvernement italien, alimentant les craintes de nouvelles élections dans le pays. Cette tension est palpable sur les taux italiens et anesthésie les velléités haussières de l’euro.

  PÉTROLE : le baril en recul
Après leur forte hausse du début d’année, les cours du brut se sont légèrement affaissés ces dernières semaines.
Pour éviter un emballement des cours, qui aurait pu éroder leurs parts de marché, l’Opep et les grands pays producteurs ont souhaité desserrer l’étau de leur accord et augmenter un peu leur production. Assez pour calmer l’envolée du baril (dont les cours avaient pris près de 70% en un an). Le Brent évolue désormais autour des 73 dollars (69$ pour WTI).
La hausse du dollar, porté par l’optimisme de la conjoncture américaine a, de surcroit, contenu les cours. Le baril étant libellé dans la devise américaine.

Autre facteur baissier pour le brut : la réouverture de terminaux dans l’est de la Libye depuis quelques semaines, qui avait retiré du marché 800.000 barils libyens par jour, entraînant une nette contraction de l’offre de pétrole.
En outre même si on commence à s’habituer aux volte-face de Trump, le président américain a tout de même réussi à surprendre le marché, en « adoucissant » (c’est un grand mot) sa position face à l’Iran. Malgré la fermeté affichée ces derniers mois contre Téhéran, il se dit prêt à discuter avec ses dirigeants.

Ce qui a laissé penser aux investisseurs (sans doute un peu hâtivement), que les sanctions américaines pourraient être potentiellement assouplies. Avec pour conséquence, qu’au moins une partie du pétrole iranien pourrait rejoindre le marché mondial, une hausse de l’offre étant négative pour les cours.
A contrario, si les sanctions sont maintenues, ce qui sera certainement le cas, l’offre iranienne pourrait baisser d’environ un million de barils par jour. Ce qui ferait repartir les cours à la hausse.

  OR : Vers un plus bas de plusieurs mois
La valeur refuge continue à être délaissée, l’once inscrivant un nouveau plus bas d’un an, sur les 1200 dollars.
Aujourd’hui, l’or n’apparait plus comme une protection qui est recherchée par les investisseurs. Le métal jaune est en général sollicité dans les moments de panique. Mais le marché ayant été résiliant aux différentes secousses qu’il a traversées, ces derniers mois, les opérateurs ne ressentent pas le besoin d’acheter de la protection particulière. D’autant que les fondamentaux économiques tiennent bon.

En outre, l’or est victime de la hausse du dollar et des taux longs américains. Le dollar, sa devise de référence s’apprécie. Ce qui, mécaniquement, fait baisser la valeur de l’once, qui devient plus cher pour les investisseurs munis de devises étrangères. De plus, la hausse du taux US à dix ans (pratiquement au contact des 3%), rend l’or (qui lui n’a pas de rendement), de facto, moins attractif.

Tout cela dans un contexte de resserrement monétaire. En qualifiant la croissance économique de forte, la Fed confirme qu’une hausse des taux directeurs est quasi assurée lors de la prochaine réunion en septembre. Une perspective de nouveau baissière pour le métal fin.
Pour finir, Trump semble devenu un peu plus « ouvert » à l’égard de l’Iran, ce qui pourrait modérer la prime de risque géopolitique.
Voilà principalement les raisons qui expliquent, que l’or est actuellement délaissé par les investisseurs.

 CONCLUSION
Les marchés sont ballotés, depuis quelques mois, entre « risk on » et « risk off ». Ils ont fait face à un premier semestre chargé en nouvelles négatives, sur le plan politique. Les investisseurs ont dû composer avec la fin de l’accord iranien, le retour de l’instabilité en Europe : entre une Merkel affaiblie, un Brexit qui piétine, la destitution de Mariano Rajoy en Espagne et l’Italie qui installe un gouvernement populiste. Sans compter Trump et sa « guerre commerciale ». En dépit de tous ces vents contraires, les marchés ont résisté.
Comme on l’a maintes fois évoqué, tant que les publications d’entreprises restent solides, elles agissent comme un parachute pour le marché. Les investisseurs se sont accrochés aux fondamentaux, laissant les bruits circuler.

A mi-parcours 2018, les bonnes nouvelles sur le plan macro-économique sont toujours présentes. On a une croissance qui s’accélère et des résultats d’entreprises qui suivent logiquement.
Donald Trump qui, à longueur de tweets, nous rappelle que l’économie américaine n’a jamais été aussi prospère, est dans le vrai.
Sur ce point-là on ne peut que lui donner raison.
Certes, Trump, toujours dans l’outrance, a insufflé dans ce marché beaucoup d’incertitudes. Il rajoute de la volatilité par nature et son imprévisibilité perturbe tous les analystes de la planète. Pourtant, au-delà des tweets et déclarations musclées, la stratégie du président américain est bien de rechercher, in fine, la négociation. On est plus dans une guerre des communiqués, qu’une véritable « guerre commerciale ».

L’objectif de Trump est d’aboutir à des victoires, qui lui permettront de se présenter en « homme fort » devant ses électeurs lors des élections de mi-mandat en novembre. Il doit donner l’impression qu’il a extrait des concessions de l’Europe, de la Chine…
Trump a besoin d’obtenir des résultats avant ces élections. Le calendrier se resserrant, il devrait y avoir des accords ou promesses qui se profilent les prochaines semaines.  Comme ça a été le cas avec Junker et l’Union Européenne.
Cette « guerre des nerfs », plus qu’une « guerre commerciale », devrait donc se calmer après les élections de novembre.

Ce qu’il faut retenir, c’est que le marché US reste un marché toujours conducteur et qu’il est intéressant pour les investisseurs de rester exposés aux actions, tant l’environnement macro-économique, que micro-économique est bon. Même si parallèlement il est prudent de mettre en place des couvertures, à cause des risques politiques.
En outre, pour Donald Trump, Wall Street est un marqueur important de sa politique. Le S&P500 a gagné 30% depuis son élection et il ne se prive pas de le rappeler. C’est donc en quelque sorte son “talon d’Achille”. On peut percevoir assez facilement où est sa limite. Tant que Wall Street encaisse, il continue ses incartades. Le jour où les marchés dévisseront plus sérieusement, nul doute qu’il fera le nécessaire pour inverser la tendance. Pour Trump : « Wall Street is the limit ». Et c’est rassurant.

Précision : Les informations contenues dans cet article n’engagent que le rédacteur – KNE PATRIOT – et ne sauraient se substituer à un conseil financier spécifique. Elles ne sont valables qu’à la date de leur rédaction uniquement.

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