fusion

La décision de valider la fusion des banques Igoud et Mizrahi-Tefahot est un coup dur porté à l’Autorité de la Concurrence et au ministre des Finances, Moshé KAHLON.

Ces-derniers s’opposaient à la fusion desdites banques au motif qu’elle porterait atteinte à la concurrence sur ce marché.
Le Juge a estimé qu’en raison de sa faiblesse, la banque Igoud ne représentait plus un acteur de la concurrence, tandis qu’à la faveur d’une série de réformes, la concurrence est réelle dans le système bancaire.

L’Autorité de la Concurrence, présidée par Michal HALPERIN, a été durement frappée fin novembre 2019 par l’abrogation d’une décision importante prise en juin 2019, à savoir celle d’empêcher la fusion des banques Mizrahi-Tefahot et Igoud.
L’abrogation a été prononcée par le Tribunal antitrust.
Il s’agît là également d’un coup dur porté au ministre des Finances, Moshe KAHLON, qui était fermement opposé à la fusion.
À noter que le Contrôleur des banques, le Docteur Hadva BAR, a encouragé cette fusion, n’y voyant aucun risque pour la concurrence.
Il est important de rappeler que dans le même temps elle délivre des permis d’exercice de l’activité bancaire à des banques digitales, qui seront à n’en point douter l’un des acteurs de la Concurrence.

Afin de comprendre ce dont il est question lorsque le Juge estime que la Igoud n’est plus un acteur de la concurrence, il faut mettre ses performances en perspective.
De fait, au cours du troisième trimestre 2019, la banque a réalisé un bénéfice ridicule de 29 millions de shekels, quand la banque Hapoalim en a réalisé un de 720, la Leumi 765, la Mizrahi 422 et la Discount 427.
Au cours des 9 premiers mois 2019, son bénéfice se chiffre tout juste à 100 millions de shekels tandis qu’à la même période l’année passée il était de 106.
En matière de performance, elle atteint 4.40 % sur ses capitaux investis, tandis que la Mizrahi-Tefahot caracole à 11.10 %, peu après la Benleumi et ses 11.70 % ; suivent la Leumi avec 8.70 % et l’Hapoalim avec 7.40 %.

Autre point faible : le système informatique de la banque ainsi que la maintenance de ce-dernier est actuellement sous le contrôle de la banque Leumi.
Le changement de prestataire et le renouvellement du système informatique coûterait la bagatelle d’un milliard de shekel ; au vue des résultats exposés plus haut, comment la Igoud pourrait-elle faire face à un tel coût tout en restant compétitive ?
La banque peine par ailleurs a vendre certaines de ses agences (celles situées entre Tel Aviv et Hertzliya) ce qui lui permettrait de réduire ses effectifs afin de remplir ses objectifs en matière de rentabilité et efficacité.
À noter que ces-derniers provoquent des mouvements sociaux au sein de la banque qui est notamment aux prises avec les syndicats de ses employés qui réclament de lourdes primes de licenciement d’une part, mais également des augmentations, primes et autres bonus pour les employés restant.

En matière de crédits, le volume global de ses crédits actuellement en cours est de 26 milliards de shekels, dont 14 milliards au ménage avec une part importante de crédits hypothécaires, soit environ 9.6 milliards d’ILS, qui n’ont généré que de bien maigres bénéfices au cours des 9 premiers mois de l’année, à savoir 2 millions d’ILS.
En comparaison, le volume global des crédits actuellement en cours au sein de la banque Hapoalim est de 291 milliards de shekels, 279 pour la Leumi, 202 pour la Mizrahi-Tefahot et 173 pour la Discount.
Ces chiffres ont d’ailleurs parfait de convaincre le Juge que la banque Igoud n’était plus un acteur de la concurrence et qu’elle était plus préoccupée par sa survie.

Il a par ailleurs estimé que le système informatique obsolète de la banque et dépendant de la banque Leumi l’empêchait pleinement d’être l’un des acteurs de la concurrence.
Par ailleurs, l’arrivée prochaine de banques digitales sur le Marché, ainsi que la séparation des compagnies de cartes de crédit des banques – ce qui en fait des nouveaux acteurs sur le Marché – ainsi que la plateforme d’informations accessibles à tous les corps financiers, permettaient grandement de contribuer à la concurrence en faveur des clients de ces-derniers.

Calcalist

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