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Une délégation du FMI dernièrement de passage en Israël a mis en garde le gouvernement quant aux retombées de sa politique économique pouvant aggraver le déficit budgétaire.
Ils mettent notamment en garde contre une ingérence gouvernementale dans l’économie notamment par le biais du superviseur des banques.

Au terme d’une visite en Israël fin mai 2019, une délégation du FMI a mis le gouvernement en garde en ces termes ” pour peu que la dette publique continue d’augmenter, le pays sera limité en terme de politique fiscale comme parade à des chocs financiers. Ainsi, nous recommandons de ramener le déficit budgétaire à 2.50 % du PIB, seuil d’équilibre selon nous “.
Leurs recommandations ont d’ailleurs été publiées tandis que le ministère des Finances finalise actuellement son budget pour l’année à venir.
La loi actuelle stipule que l’objectif de déficit budgétaire devrait être ramené de 2.90 % à 2.50 % du PIB pour le budget 2020 ; toutefois, et compte tenu de l’écart par rapport à l’objectif de 2019, apparaît que cet objet devra être reporté à nouveau.
Cette recommandation a également été faite par l’OCDE.

Selon les prévisions du FMI, le déficit budgétaire devrait atteindre au minimum les 3.50 % en 2019 sauf intervention de la BCI ; par ailleurs et “si Israël poursuit sa politique économique actuelle, le déficit devrait encore se creuser. La situation économique du pays devrait toutefois lui permettre de redresser la barre et ce dès 2020, notamment en abaissant les allègements fiscaux, mais également les dépenses publiques ou encore en augmentant les recettes fiscales”.
Le responsable de la délégation a toutefois souligné “qu’Israël continue de profiter de bonnes données macro-économiques, et que la croissance du PNB en 2019 devrait atteindre les 3.20 %. Par ailleurs la vitesse de croissance des salaires connait une accélération, passant de 2.90 % en 2017 à 4.30 % en 2018”.

La délégation a également recommandé la création d’un organisme de supervision des régulateurs financiers, organisme qui siégerait de façon permanente à la Knesset, ce à quoi la BCI a opposé ses craintes, à savoir qu’un “tel organisme pourrait être pris en otage par des enjeux politiques et entraver la mission des régulateurs”.
La BCI a également été encouragée à continuer à accentuer son entreprise de transparence en matière de supervision, ce qui passera par une communication accrue avec la Knesset.
A également été rappelée l’importance du secret bancaire en dépit de recommandations faites par la Commission Kabel.

Concernant l’inflation et en raison du fait que selon toutes vraisemblances elle devrait continuer à augmenter, la délégation diligentée par l’OCDE recommande en matière d’augmentation du taux directeur d’y procéder avec parcimonie et prudence, à plus forte raison lorsque l’inflation est conditionnée par plusieurs facteurs, notamment par l’inflation à l’étranger, la croissance, la concurrence sur le marché local, etc…

Le FMI note que l’augmentation de la productivité du travail en Israël ces dernières années a été lente et recommande de prendre des mesures pour l’accélérer, afin de préserver l’augmentation des revenus des ménages. “Des progrès supplémentaires sont nécessaires pour réduire les coûts liés à la réglementation et à l’incertitude qui freinent les investissements des entreprises, notamment en digitalisant le gouvernement”, a déclaré la délégation. Le FMI recommande également de continuer à poursuivre la subvention du travail (impôt sur le revenu négatif) et le soutien gouvernemental en matière de solutions de garderies d’enfants.

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