financiers

Traditionnellement, un vent d’enthousiasme plane sur les marchés en décembre, Wall Street n’a pas dérogé à la règle, c’est toujours le beau fixe aux US. En revanche, pas de contagion positive pour les places européennes, pourtant dopées aux bonnes nouvelles macro-économiques. On constate un manque de conviction évident, avec des indices qui fluctuent peu. Toutefois, un certain nombre d’investisseurs semblent déjà avoir clôturé l’année, ce qui pourrait expliquer le manque de volumes.

Les principaux indices, en Europe, ont par ailleurs souffert de la pression des bancaires, qui sont de gros contributeurs des marchés actions. Le secteur bancaire a, en effet, été pénalisé après la réunion toujours accommodante de la Banque Centrale Européenne. La rentabilité des banques continuant à être plombée par l’environnement de taux bas persistants.
Du point de vue macro, les indicateurs économiques continuent de montrer une reprise solide, de part et d’autre de l’Atlantique. Les très scrutés chiffres mensuels de l’emploi aux États-Unis ont été bons en octobre (261 000 créations d’emplois) avec un nouveau point bas du taux de chômage, à 4,1%. La seule petite déception concernait les salaires, qui ont certes un peu augmenté, mais moins que prévu.

Du point de vue politique, la réforme fiscale américaine a continué d’alimenter la nervosité sur les marchés ces deux dernières semaines.

En effet, alors que le consensus semblait proche entre le Sénat et la Chambre des représentants, sur un compromis concernant la baisse de la taxe fiscale, deux sénateurs se sont montrés de nouveau hésitants, créant une fois encore un énième rebondissement. Sachant que la majorité républicaine (51 voix contre 49) ne tient qu’à un fil.

Ce revirement a momentanément ravivé les inquiétudes sur les marchés, entraînant une baisse des indices actions et des prises de bénéfices un peu partout. Mais les deux sénateurs récalcitrants de la majorité républicaine ont fini par apporter leur soutien au texte de réforme fiscale du président américain Donald Trump, qui prévoit de réduire notamment l’impôt sur les sociétés de 35% à 21%.

Cette réforme semble donc en bonne voie pour être adoptée définitivement par le Congrès durant cette semaine et le pari de Trump, qui a promis une loi baissant massivement l’imposition des entreprises avant Noël, semble donc en passe d’être réalisé. Il semble peu probable désormais, qu’il y ait un blocage de dernière minute. Une ratification par le Président américain avant le week-end prochain est dorénavant l’hypothèse centrale.

C’était également une grosse semaine sur le plan de la politique monétaire, avec les dernières réunions de l’année des grandes banques centrales. Toutefois il n’y aura pas eu de surprise monumentale. Que ce soit la Fed ou la BCE, elles s’en sont tenues à leur feuille de route.

La Réserve fédérale américaine a comme convenu relevé son taux directeur d’un 1⁄4 de point, dans la fourchette de 1,25/1,5%. Pour ce qui est des perspectives pour 2018, la Fed s’est tout de même montrée plus accommodante que prévu, elle a annoncé, avec une certaine prudence, trois nouvelles hausses de taux pour 2018 et non pas quatre. Ce qui tend à dire que sa vision sur la croissance économique est légèrement moins optimiste que ce à quoi le marché s’attendait.
La Banque centrale européenne, de son côté, a assuré les investisseurs d’une politique toujours très accommodante. Elle a laissé ses taux d’intérêt inchangés et a également rappelé qu’elle avait l’intention de prolonger son programme d’achat d’actifs jusqu’à fin septembre 2018.

Toujours sur le front politique, concernant le chantier du Brexit : après six mois compliqués, Theresa May, la Première ministre britannique, termine l’année sur un accord, avec la validation tant attendue, par l’Union Européenne, du lancement de la phase II des négociations.
Le Royaume-Uni et l’UE se sont enfin mis d’accord sur la facture du divorce, un préalable indispensable à la poursuite des négociations. Tout porte à croire que c’est un Brexit très édulcoré qui se prépare. Theresa May souhaite un nouveau partenariat étroit et spécial avec l’UE, avec un minimum d’obstacles au commerce. Une nouvelle qui a rassuré les marchés. On va donc entrer maintenant dans le vif du sujet : les futures relations commerciales qu’entretiendront les partenaires, après le divorce censé être acté en mars 2019.

Du côté des devises, la paire euro-dollar (1,1750) a été ballotée par les réunions de politique monétaire des Banques centrales. L’euro a pâtit de la conférence de presse prudente de Mario Draghi. De son côté, le dollar n’a pas vraiment profité de la hausse des taux de la Fed, déjà ‘pricée’ et donc sans surprise. Ce sont plutôt les avancées observées au Congrès autour de la réforme fiscale qui ont participé au soutien du dollar. La devise américaine se renforçant à mesure que l’optimisme sur une adoption, de la grande réforme fiscale de Donald Trump grandit.
Les cours du pétrole restent bien orientés et naviguent au-dessus de 57 dollars pour le WTI et plus de 63 dollars pour le Brent, soit une hausse de 35% sur six mois. Depuis plusieurs mois les bons fondamentaux du marché du pétrole, grâce aux efforts de l’OPEP permettent aux cours de bien résister. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et d’autres producteurs, dont la Russie, se sont mis d’accord pour limiter jusqu’à fin 2018 leur production afin de tenter de faire remonter les prix, qui se sont de fait redressés ces derniers mois.

Pour ce qui est des métaux précieux, l’or qui se situe autour de 1260 dollars l’once, a, contre toute attente, plutôt bien réagi à la dernière réunion de la Réserve Fédérale américaine. Bien qu’une hausse des taux ne soit pas, à proprement parler, un catalyseur à la hausse pour l’or, le fait que la Fed ait été moins ‘’hawkish’ que prévu a profité au métal jaune.
Par ailleurs, la Fed a montré une certaine prudence face à l’amplitude des prochaines hausses de taux, ce qui a également été de bon augure pour le métal fin, qui avait subi ces derniers jours une pression baissière due à la hausse du dollar. Un surenchérissement du billet vert rendant les achats d’or plus onéreux pour les investisseurs étrangers.

KNE – PATRIOT

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