Moody's

Le 10/02/2024, l’agence de notation Moody’s a annoncé pour la première fois dans l’histoire la dégradation de sa note de crédit pour Israël. L’un des secteurs qui sera particulièrement touché par cette situation est le secteur bancaire : cette décision pourrait nuire à la notation des banques et les obligerait à gérer leur capital de manière plus tendue et à resserrer leur politique de crédit.

La dégradation de la note de l’État d’Israël par l’agence de notation Moody’s a été une déflagration pour le secteur des affaires en Israël et pour le prix de la dette israélienne ; l’un des secteurs qui en sera le plus affecté est le secteur bancaire.

Il s’agit là d’un beau coup du sort pour les banques.

De fait, alors que la rentabilité des banques en Israël atteint un niveau historiquement élevé, elles pourraient subir une baisse de leur notation de la part de Moody’s suite à la baisse de la notation de l’État d’Israël, en dépit du fait, que le système bancaire israélien est considéré comme un point fort de l’Économie du pays.

Actuellement, la notation des cinq plus grandes banques israélienne chez Moody’s est A2, ce qui équivaut au niveau A des agences de notation Fitch et S&P.

La raison pour laquelle les banques dépendent du classement de l’État est qu’elles sont considérées comme un secteur prioritaire et à même de pouvoir recevoir une aide financière de l’État en cas de difficultés, ces dernières ayant une importance et une influence significatives sur l’ensemble de l’économie israélienne.

La note de crédit de l’État reflète la capacité de l’État à fournir une telle aide, de sorte que sa baisse affecte également la notation des entreprises – au nombre desquelles, les banques – éligibles à son aide en cas de difficultés.

En octobre dernier déjà, Moody’s avait classé les banques dans sa liste “vigilance négative”, à l’instar des autres agences de notation.

Cette décision a été prise peu de temps après que l’État d’Israël ait également été placé dans cette même liste.

Il est donc probable que la dégradation de la note d’Israël se répercute également sur celle des banques.

Les banques sont considérées comme un secteur qui reflète l’état de l’Économie locale, de sorte que la détérioration économique se reflétera également sur les résultats des banques, que ce soit la demande de financements ou encore les défauts de paiements.

“La qualité des actifs des banques pourrait se détériorer avec le temps en raison de l’impact de la guerre sur l’Économie.

L’impact dépendra de la durée et de l’ampleur de la guerre, ainsi que des mesures prises par l’État pour atténuer son impact économique”, a noté Moody’s dans ses travaux d’octobre, lors de la mise sous surveillance négative de la notation des banques.

Mais ce n’est pas le seul impact de la dégradation d’Israël sur les banques. La dégradation de la notation du pays devrait également nuire au ratio entre fonds propres des banques et actifs à risque.

Les obligations d’État sont également considérées comme un actif à risque pour les banques, qui détiennent une part considérable d’obligations de l’État, dépassant les 100 milliards de shekels.

Cette prise de participation via les obligations obligent les banques à mobiliser une partie de leurs fonds propres, alors que ce dernier est également affecté par la notation du pays.

En d’autres termes, la dégradation de la note obligera les banques à lever davantage de capitaux propres pour cette participation, ce qui érodera ledit ratio.

Selon les estimations, cette érosion oscillerait entre 0.10 % et 0.20 % en fonction des banques.

Actuellement, le ratio fixé par les différentes banques se situe entre 9.20 et 10.20 % ; toutes se situent au-dessus dans les faits.

Les banques disposent d’un excédent de capital et l’érosion attendue ne devrait pas les amener à s’écarter du ratio requis.

Dans le même temps, cela obligerait les banques à gérer leurs capitaux de manière plus stricte, ce qui pourrait conduire à un certain durcissement de leurs politiques de crédit.

Enfin, les investisseurs pourraient voir leurs dividendes diminuer, tandis qu’au début de la guerre, les banques avaient déjà réduit leur taux de distribution de ces-derniers.

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