krach

Des tensions géo-politiques menaçant d’embrasement une région entière ou encore de mauvais résultats sur les places financières et marchés d’une grande métropole sont des signes : quand la plupart y verront des signaux d’alarme, d’autres y verront des opportunités d’investissements à saisir !

1/ANALYSE DES MARCHES FINANCIERS :
Les investisseurs font preuve d’une plus forte aversion au risque depuis le début de l’année 2018, particulièrement en octobre 2018, avec une forte accélération à la baisse sur tous les secteurs de l’Économie. Les craintes d’une aggravation des tensions commerciales au niveau mondial ont poussé le sentiment de confiance des investisseurs à un plus bas niveau en Europe et en Chine, tandis que la tension sur les taux américains a provoqué une correction généralisée sur tous les indices actions, avec en tête les technologies, les valeurs du luxe et les valeurs énergétiques, qui avaient profité au cours du premier semestre des rotations sectorielles au détriment des valeurs cycliques et industrielles.
L’aversion au risque des investisseurs demeure très élevée sur les marchés, alors que les inquiétudes liées aux négociations difficiles sur le Brexit et le bras de fer entre Rome et la Commission européenne sur le budget italien vont entretenir un climat d’incertitude au cours des prochaines mois.

Les hedge funds américains ont massivement shorté toutes les actions, liées aux tensions commerciales entre les USA et l’Europe, tels que les constructeurs automobiles et les équipementiers etc…, sans regarder les fondamentaux de ces secteurs, ils se sont simplement focalisés sur les risques de guerre commerciale et les effets négatifs à venir en cas d’une aggravation généralisée.
Toutes ses tensions ont eu un impact extrêmement négatif sur les Small & Midcaps (petites et moyennes capitalisations) européennes, qui ont été massacrées lors des 2 derniers mois avec des baisses en moyenne de 20 %.
Pour autant, nous pensons que ce sentiment de défiance des investisseurs a sans doute été exagéré à court terme, les opportunités demeurantes, pourtant nombreuses pour des valeurs de moyenne capitalisation, dont la croissance attendue des bénéfices reste attractive. Les fondamentaux de ces valeurs demeurent solides, avec une croissance attendue des bénéfices à 12 mois de plus de 10 %.
Dans un marché moins “cher” qu’en début d’année (le PER moyen à 12 mois des Small & Midcaps européennes évolue autour de 12, contre 17 début 2018), les valeurs de moyenne capitalisation offrent donc de réelles opportunités d’investissement “. Sauf si les différents indicateurs de perception de la conjoncture ne laissent pas apparaître une nouvelle dégradation de la confiance en Europe.

2/la doctrine TRUMP
La politique de Donald TRUMP marque une rupture absolument incroyable dans la vie politique américaine : L’Amérique qui se recentre sur elle-même, est plus protectionniste, plus nationaliste, davantage intéressée par le moyen de réindustrialiser son économie plutôt que de la financiariser.
« Pas d’amis, pas d’ennemis », la déstabilisation permanente des alliés et des adversaires des États-Unis, crée un avantage américain.
La paix par la puissance.

Elle réaffirme la position des Etats-Unis en tant que première puissance du monde libre décidant souverainement de ses actions et se donnant les moyens de rendre le monde plus sûr pour la Démocratie et le Droit.
La doctrine TRUMP repose sur l’idée que la démocratie n’est pas universalisable et que certaines cultures sont incompatibles avec elle, d’où son acceptation de dictatures et de monarchies absolues dans le monde musulman, pourvu que dictatures et monarchies absolues se comportent en amis et alliés (exemple : l’Egypte et l’Arabie Saoudite).
Au Proche-Orient, mettre en place simultanément les conditions d’une alliance stratégique entre une Arabie Saoudite réformée par Mohamed BEN-SALMAN, l’Egypte de SISSI, Israël et NETANYAHOU afin de stopper, et si possible d’asphyxier, l’Iran.
En Asie, TRUMP a commencé par exercer une pression maximale sur Kim Jong-Un, qui a choisi d’accepter l’idée de dénucléarisation plutôt que de « mourir asphyxié », n’ayant en réalité pas le choix.
Ce choix permet à Kim Jong-Un de rester au pouvoir, mais à de lourdes conditions : une ouverture économique, la liberté pour les prisonniers du régime et la fin de la terreur totalitaire.
TRUMP va continuer à mettre la Chine sous pression, cette dernière n’étant pas aussi puissante qu’elle ne veut le faire croire, même si elle se livre à des actes d’intimidation.

Elle reste un pays en voie de développement où des zones riches coexistent avec des campagnes pauvres et où seule une croissance forte permet d’éviter des troubles majeurs.
C’est en outre un pays qui vieillit vite et où les entreprises sont très endettées.
Il va également continuer à mettre l’Europe sous pression, à exiger d’elle l’abaissement de diverses barrières protectionnistes contre des produits américains sous peine d’être lourdement taxée lorsqu’elle exportera vers les États-Unis.
TRUMP veut aussi que l’Europe contribue davantage à sa propre défense, et contribue à stopper l’Iran.
Pour cela, il a de nouveaux alliés au sein de L’Europe, notamment l’Italie, la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie, ainsi que la République tchèque.

En définitive, force est de constater que l’Économie version TRUMP, ça marche !
À 4,20 % au deuxième trimestre, la croissance américaine est à un pic depuis 2014.
Mieux, elle s’appuie sur une contribution parfaitement équilibrée de toutes les composantes de la demande (de la consommation des ménages aux exportations, en passant par les investissements et la dépense publique).
Le PIB américain devrait ainsi atteindre une croissance proche des 3.2 % cette année.
Mais ce n’est pas tout : il y a aussi le dynamisme du marché du travail, qui se traduit par un taux de chômage au plus bas, en dessous des 4 % ; il faut remonter au début des années 2000 pour trouver un tel chiffre.
Les États-Unis étaient alors en pleine euphorie, portés par la bulle internet.
Enfin, c’est aussi l’euphorie du côté du marché immobilier avec des prix en hausse sur une base annuelle de 6 %. Les effets de la grande récession sont effacés et les prix surplombent désormais leurs anciens records de juillet 2006 de plus de 3 % !
Pas de surchauffe économique et pas de risque sur les déficits commerciaux et budgétaires : de fait, les États-Unis sont une véritable pompe aspirante de l’épargne mondiale.
Et il existe bien un excès d’épargne dans le monde que ce soit celui de la zone Euro, du Japon, de la Chine, ou d’autres pays émergents et ce pour une raison simple : tous continuent de faire confiance au dollar US (monnaie de réserve mondiale) et aux bons du trésor américain, permettant aux États-Unis de se financer facilement à des taux restant faibles et sans dépréciation de leur monnaie.

Et comme si cela ne suffisait pas, les désordres en Turquie, en Argentine, au Brésil, mais aussi en Europe font fuir les capitaux au profit des États-Unis !
Par ailleurs, la hausse des tarifs douaniers fait rentrer beaucoup de cash pour l’administration TRUMP.
TRUMP veut instaurer sa vision du monde sur le plan politique, économique, sociale et géopolitique, et veut en finir avec l’ordre mondial fait de systèmes d’arrangements multilatéraux et d’institutions internationales. Il mise sur l’arrivée au pouvoir des nationalistes, pour que les pays occidentaux adhèrent à sa doctrine, après l’Inde, les Philippines, le Royaume uni (Brexit), l’Italie, le Mexique, le Pakistan, c’est au tour du Brésil et l’extrême droite allemande qui a réussi à entrer dans tous les parlements régionaux allemands en 4 ans, Avec 92 députés aujourd’hui (dont un député européen), l’AFD est désormais la première force d’opposition au Bundestag.

Une vague nationale-populiste planétaire, qui illustre une même tentation du repli sur soi, à l’image d’une forteresse assiégée
Au-delà, de cette vague de conservatisme, TRUMP veut aussi poursuivre, le plus long cycle de croissance économique jamais atteint aux USA, ce qui passe par de nouvelles baisses d’impôts, juguler l’inflation et forcer les économies des autres pays occidentaux à baisser, tous les impôts et toutes les taxes douanières, libérer les énergies, ne plus asphyxier les ménages et les entreprises, afin de re-dynamiser des économies, qui pourraient devenir rapidement moribondes dans les prochaines années et faire taire la plupart des économistes qui prédisent année après année, une future récession aux USA !!!

3/ Des échéances très importantes à venir :
A/ Les élections de mid-term aux USA, le 6 novembre 2018
Deux cas de figure :
– Les républicains perdent la majorité à la chambre des représentants : le pays sera paralysé pendant les 2 prochaines années les démocrates empêchant toutes les nouvelles initiatives de TRUMP sur le plan de la politique intérieure d’où une incapacité à faire aboutir législativement ses projets.
Par ailleurs, les parlementaires démocrates à la tête des commissions budgétaires n’hésiteront pas à mener tous azimuts des enquêtes sur TRUMP et son entourage afin de les destituer de leurs fonctions.
– Les républicains conservent la majorité au congrès : TRUMP a promis de nouvelles baisses d’impôt de 10 % ; le projet est prêt à être soumis à l’approbation du congrès.
Cette victoire lui permettra de continuer à exercer une pression sur L’Europe et la Chine au niveau des tarifs douaniers, qui n’auront pas d’autres choix de négocier, comme l’ont d’ailleurs précédemment fait le Canada et le Mexique.
Donald TRUMP aurait-il forcé le bras à ses alliés commerciaux par manque de diplomatie ? Le nouvel USMCA, accord commercial nord-américain remplaçant l’ALENA, est en tout cas la preuve du réalisme économique du président américain.

B/ Le bras de fer entre l’Italie et l’Europe
L’avenir de l’Europe est en train de se jouer.
TRUMP soutient indirectement le nouveau gouvernement Italien, qui est bien décidé à pousser l’Union Européenne à se dépoussiérer et à accepter la politique de la relance budgétaire par la baisse des impôts.
Au terme de 20 années de mondialisation, de transfert de l’ancienne vers la nouvelle Économie, toutes ces phases ont été déflationnistes et les banques centrales ont su éviter le pire en utilisant l’arme des taux et du quantitative easing.
Toutefois, l’Économie européenne reste molle, les relais de croissance étant très aléatoires.
Ainsi, l’Europe n’a pas d’autres choix que d’utiliser l’arme de la baisse des impôts et des massifs investissements dans les nouvelles technologies et les infrastructures, pour sauver un bateau qui menace de couler.
Le Brexit n’a été qu’un avertissement, tandis que l’Italie sera le coup de massue pour peu que l’Europe s’obstine dans sa politique d’austérité, qui n’a plus de sens à l’heure des grands changements portés par Donald TRUMP.

Stratégie d’investissement selon les évènements à venir
Scénario 1 : Les républicains gardent la majorité au congrès et l’Italie fait sauter le verrou de l’austérité
La bourse américaine repartira sur ses plus hauts, avec une inflation et des taux qui accéléreront progressivement, mais sans tension, du fait d’une croissance mondiale atone.
Les vendeurs de ce mois-ci deviendront acheteurs en novembre.
Si longtemps délaissées, les banques seront de belles locomotives pour tirer les indices américains vers de nouveaux sommets une fois passées les élections de mi-mandat.
Wall Street progresse dans 85% des cas après les mid-term élections, et dans 90% des cas durant la période novembre-décembre et ce depuis 2009.

Dans ces conditions, il devient inutile de se soucier de l’impact de la hausse des taux courts pour les consommateurs (la plus brutale sur 24 mois depuis 12 ans) ou de celle des taux longs pour les emprunteurs hypothécaires.
À l’inverse, les bourses européennes et chinoises resteront en sous-performances, tant que les négociations commerciales n’auront pas abouti et que les négociations sur le budget italien ne seront pas entérinées.
À noter que l’Italie sera en position de force pour mieux négocier avec l’Union Européenne et ainsi imposer la relance par la baisse massive des impôts. Dans ce cas précis, les bourses en Europe reprendront le chemin de la hausse, tirées principalement par les banques et les cycliques.

Scénario 2 : Les républicains perdent la majorité au congrès
Tous les indices actions poursuivront la correction, déjà enclenchée en octobre 2018 pour aller sur des niveaux beaucoup plus bas ; les taux se détendront légèrement.
Cependant, l’Europe et la Chine traineront les pieds pour négocier surtout que TRUMP sera fragilisé.
Il existera une forte possibilité que les négociations avec l’Italie et l’Union Européenne s’enlisent et à terme, une sortie de l’Italie sera envisageable avec toutes les conséquences que cela impliquera pour les bourses, ainsi que la devise européenne.

Précision : Les informations contenues dans cet article n’engagent que le rédacteur et ne sauraient se substituer à un conseil financier spécifique. Elles ne sont valables qu’à la date de leur rédaction uniquement.

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